Être contemplé
# Modifié le 31 octobre 2022@ 17:48
On pratique la méditation. Différemment, on “entre” en contemplation.
La contemplation est la conséquence de l’émerveillement. Naturellement, nous nous émerveillons devant un coucher de soleil, devant un panorama de montagnes, etc. À présent, comment s’émerveiller sans motifs d’extase dans notre quotidien ?
C’est de nous immerger dans la nature de l’Esprit qui produit l’émerveillement. L’Esprit est la base fondamentale, l’essence de toute vie, de toute manifestation. Il est pareil à un grand miroir sur lequel apparaissent et disparaissent des réflexions éphémères. Qu’importe les événements, qu’ils surviennent à l’extérieur ou à l’intérieur de nous, tous s’épuisent. Finalement, ne demeure que la nature immuable et lumineuse de notre conscience.
Il s’agit de regarder l’Esprit même, indépendamment de ses mouvements, de ses expressions. Pour cela, nous pouvons soit plonger notre conscience dans le ciel et l’espace devant nous, soit de façon intime la tourner vers elle-même. Le ciel de l’Esprit est partout. Il n’est pas vide comme nous le pensons. Non reconnu, il est pourtant l’Essence féconde de toute vie.
C’est de distinguer cette qualité lumineuse et réfléchissante de ses créations temporaires que découle la contemplation. Parce que nous sommes attachés aux formes et aux objets, nous demeurons soumis à leur impermanence. Le fait d’en distinguer leur nature propre et de nous y relier nous révèle l’Esprit éternel et universel qu’ils expriment.
L’émerveillement, lié à la contemplation, découle directement de voir et de vivre l’infini du fini.
L’émerveillement vient de passer de la forme au fond, de s’abandonner à la nature illimitée de l’Esprit, de laisser tomber le rationnel pour rencontrer “l’irrationnel”. Contempler, c’est entrer en éternité. C’est vivre la réjouissance de l’Esprit infini.
À l’inverse de la méditation, il n’y a pas de concentration dans la contemplation. Nous n’essayons pas de faire ni développer quoi que ce soit. À l’opposer, nous oublions tout “faire”, toute manipulation, afin de laisser transparaître notre Nature véritable. Nous laissons la place à la Source “non née” qui nous précède et de laquelle nous nous faisons exister.